Merci la vie, de m’avoir fait “femme”

Bon nombre de fois ai-je recommencé cette introduction tant je la voulais parfaite, parlante et vive. Je n’ai malheureusement pas réussi à trouver les mots justes. Ceux qui frappent. Qui rendent compte. Aussi insaisissable qu’une fumée qui s’échappe, je voulais retranscrire ce moment magique. Pour qu’il ne se perde jamais dans les méandres des souvenirs sensoriels. Il serait parfait d’imaginer un monde dans lequel le psychisme ne serait pas un aussi grand  casse-tête. Pouvoir sélectionner n’importe quel souvenir et le revivre à souhait. Orné de sa véracité et de sa spontanéité.

De ces souvenirs sensoriels il y a celui ci. Précieux. Comme une pierre qu’on veut polir. Un bijou que l’on garde en secret. Ce souvenir a débuté hier, continue aujourd’hui, et s’achèvera demain.

Cette magie. Elle est présente, constante, vive. Elle est envoûtante. Elle fait face. Elle fait front. On ne réalise réellement l’impact et la puissance de cette magie que lorsqu’on y est véritablement confronté. Que nous la côtoyons au quotidien.

Toujours accompagné de cette poudre d’or. De ces petites étoiles qui scintillent et qui font battre mon cœur. De la douceur de sa peau à ses yeux rieurs, tout est merveille. Je n’avais pas connu cela pour mon aîné. Ce moment magique avait été beaucoup plus court. Furtif même. On nous l’avait un peu volé d’ailleurs. Par manque de savoir et de détermination je n’avais su me battre pour cette magie là. Frivole et délicate. Si on ne s’y atèle pas.. on la manque inévitablement. Ce moment magique est unique. Il est propre à chacune. Et ce, même au sein d’une fratrie.

Je crois que de ma vie tout entière, je n’ai connu de moments plus doux. Ce bonheur auquel je suis en adéquation totale tous les jours est précieux. Je ne remercierai jamais assez la vie de m’avoir fait “femme”, me permettant ainsi de vivre cela. J’aimerai pouvoir réussir à transmettre et retranscrire ce sentiment, cette sensation et cette chaleur mêlée à tant de douceur pour que d’autres le comprennent. Notamment les hommes. Parce que si les hommes comprenaient cet instant si magique et animal, dans son entièreté, cet instant ne serait pas un aussi grand tabou dans notre société.

Le monde est ce qu’il est. Comme un océan profond, perçant et infini. Il est fait de tout et de rien. Des rires d’un enfant, au chant des oiseaux. Des craquements d’un lac gelé au clapotis de la pluie. Et pourtant.. notre société est fade. Sans goût. On s’y perd et on s’y noie. Dans les méandres d’une existence sans nom. On essaie de construire un foyer joyeux. Heureux. Unique. Quand on sait que l’extérieur est moche, on veut que l’intérieur soit grand. Qu’il nous ressemble. Parce qu’il est fait de tout et de rien. Mais ce tout, c’est nous qui le construisons tous les jours. Et c’est en ouvrant les yeux sur cela.. en élargissant notre ouverture d’esprit. Qu’on fera grandir notre cœur..
Bon en attendant, je m’égare. Si les Hommes pouvaient comprendre l’existence de cette magie. Le monde serait plus beau j’en suis certaine. Parce que ce petit rien est un tout.

Si vous saviez comme ses yeux profonds en disent long sur ce qui est en train de se passer, à ce moment précis. Ils sont posés sur moi, en quête d’explication. Et moi seule en ai les réponses. Si vous saviez le poids qui pèse sur mes épaules. Je prends conscience à quel point mon rôle est grand. Il est important. Le monde de demain c’est celui de mes enfants. Il commence aujourd’hui. Je le construis avec eux et pour eux. Je peux faire changer les choses. Ses yeux profonds en disent long. Ils attendent une approbation. Je les aime. Je les chérie. Ils sont parleurs. Ils questionnent. Quand son regard rencontre le mien on se parle. De la plus singulière des manières. On se comprend. On partage un moment. Un moment rempli de magie. Comme ceux qu’on lit dans les contes de fées. À la différence, que celui ci existe.

Merci la vie de m’avoir fait “femme”. De me permettre de partager ces moments là. Et de pouvoir me plonger réellement dans cet océan de question, que mon enfant me pose en me fixant de la sorte. Je réfléchis et je prends des décisions qui feront échos avec le monde de demain. Merci la vie de me rappeler combien tout ceci est animal. Combien nous pouvons essayer de dompter les choses, la nature et la vie sans y parvenir réellement. Parce que tout ceci est plus grand que nous. Merci la vie de m’avoir fait “femme” et de me permettre de vivre cela, mon enfant dans les bras tout en regardant dans la même direction.

A nos moments lactés.

– Attention, je ne suis pas contre le biberon. Je l’ai d’ailleurs donné à mon aîné assez tôt. Pensons, ouverture d’esprit ;) –

2 réponses à “Merci la vie, de m’avoir fait “femme””

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