Ce deuxième qui m’angoisse.
Depuis que je suis enfant, il planne comme une évidence au dessus de ma tête. Celle d’avoir deux enfants. Cet équilibre parfait convoite mes rêves les plus fous. À contrario, dans la tête de mon chéri, il n’en ai point, puisque trois enfants le comblerait davantage. {mouais mouai on en reparlera plus tard aha} en attendant je suis là, allongée dans mon lit avec mes idées de famille plein la tête. Il est un peu moins de minuit & je n’arrive à pas à trouver le sommeil, à croire que le marchant de sable m’a oublié ce soir. Mon homme & mon fils dorment à points fermés & moi je suis songeuse.
Cette famille idéale m’effraie tout autant qu’elle m’attire, un peu comme une personne qui rêverait de nager avec des requins. Vous voyez le truc ? entre excitation & angoisse. En réalité j’ai peur que mon coeur ne soit pas assez gros. Je me suis toujours dit qu’avoir plein d’enfants ça devait obligatoirement respirer le bonheur & l’amour à l’état pur au sein d’une maison. Et puis quand vient le moment de penser à mon avenir personnel, je suis effrayer. Non loin de là, la peur d’une future grossesse.. mais de cet amour à donner au prochain.
J’aime mon fils d’un amour viscéral. Quasi inconditionnel je dirai même. Alors imaginer un autre petit être dans ma vie me questionne sur l’amour à donner au premier. Vais-je moins aimer mon petit garçon ? Vais-je l’aimer différemment ? Je me retrouve face à une question qui reste en suspens.. & qui je pense ne trouvera réponse qu’à la naissance d’un deuxième enfant. Mon p’tit panda c’est mon premier enfant. Celui que j’ai désiré toute ma vie. Il est le dessein de notre amour. Il est le prolongement de nous deux. Il sera toujours mon petit bébé, celui qui a fait de moi une maman. De nous une famille.
Et si il y avait une solution ?
S’arrêter au premier pour être certain de ne pas moins l’aimer ? On dit que le coeur d’une maman grossit à chaque nouveau bébé.. mais est-ce là la vérité ? Ou une incroyable affabulation ? Une supercherie sans faille qu’on nous ferait croire ? Quand je vois le temps que me prend mon fils à la maison, je n’ose imaginer si je devais m’occuper d’un second. Entre le travail, la routine quotidienne & trouver du temps pour chacun de mes enfants.. je n’arrive finalement pas à trouver un équilibre parfait. Comme si mon équilibre actuel, à trois, me convenait totalement.
Parfois j’aimerai garder mon petit garçon rien que pour moi. Ne pas le partager avec d’autres.. & puis les doux souvenirs de mon enfance resurgissent. Je me revois, jouant avec mon petit frère, & oh combien ce rôle de grande soeur me plaisait.
J’ai peur de ce bonheur.
Lorsque mon fils est né, je suis née une seconde fois. Comme si le fait de devenir maman était finalement une évidence qui avait toujours été là, au dessus de moi..Je me revois, poussant de toutes mes forces, pour que mon fils sorte. Ce moment où l’on me l’a posé sur moi est indescriptible, tant ce bonheur n’existe nulle par ailleurs. Sa douceur, son odeur, sa couleur, son sourire, ses yeux noirs.. cet instant était magique. Sans nul doute le plus beau de toute ma vie. Mais ça l’était parce qu’à ce moment précis je devenais une autre personne. Je n’étais plus que la fille de, la soeur de, la femme de.. non, je devenais la maman de quelqu’un. Et c’est ça qui était magique, qui était unique & propice à ma première grossesse seulement. Alors que vais-je ressentir pour le second accouchement, puisque je suis déjà maman. Vais-je moins savourer cet instant ? & malgré ces questionnements, je reste encore une fois.. songeuse. Alors souvent j’y pense. On en parle d’ailleurs très régulièrement avec mon chéri, de ce deuxième qu’on ne souhaite pas faire trop trainer derrière notre p’tit panda. Mais pour l’heure nous voulons profiter de notre fils. Juste tous les trois.